publication de l’étude “La diffusion dans les lieux de musiques actuelles – Analyse statistique et territoriale sur la saison 2011” réalisée par la FEDELIMA en partenariat avec le CNV, le RIF et la SMA

communiqué 

 

La FEDELIMA a le plaisir de vous annoncer la publication de l’étude « La diffusion dans les lieux de musiques actuelles – Analyse statistique et territoriale sur la saison 2011 » réalisée par la FEDELIMA en partenariat avec le CNV (Centre National des Variétés), le RIF (Réseaux en Île-de-France) et la SMA (Syndicat des Musiques Actuelles).

 

Cette publication est le fruit d’un partenariat entre les Editions Mélanie Seteun et la FEDELIMA. Elle vient intégrer la nouvelle collection « Musique et Environnement Professionnel » en complément de l’enquête « Les actions culturelles dans les musiques actuelles » parue en mai 2014. Cette nouvelle collection se veut largement ouverte aux études émanant des acteurs artistiques et culturels et de leurs représentants : fédérations, syndicats, réseaux territoriaux et autres groupements d’acteurs… Doté d’un comité scientifique associant pour chaque publication un universitaire aux côtés des professionnels mobilisés, la collection « Musique et Environnement Professionnel » entend ainsi jeter un pont entre le monde culturel et universitaire. Par sa présence sur le portail scientifique revues.org, cette collection offre la perspective d’un lectorat élargi au-delà des seuls professionnels de la culture et un référencement efficace sur un portail académique important en Europe. La collection « Musique et Environnement Professionnel » entend devenir un espace intellectuel où se rencontrent les professionnels de la culture et les chercheurs en sciences humaines et sociales, en France et au niveau européen.

 

Texte intégral en libre accès disponible depuis le 27 juin 2014.

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Présentation

1Cette étudea a été pilotée par

  • la FEDELIMA (Fédération des Lieux de Musiques Actuelles)

2en partenariat avec

  • le CNV (Centre National de la chanson des Variétés et du Jazz),

  • le RIF (Réseaux en Île-de-France)

  • et le SMA (Syndicat des Musiques Actuelles)

3et réalisée par

  • Romain MERCIER (MASTER 2 Professionnel Expertise des Professions et des Institutions Culturelles / chargé de mission FEDELIMA)

  • et Hyacinthe CHATAIGNÉ (chargé de l’observation et des études à la FEDELIMA)

4sous la direction de

  • Philippe BERTHELOT (directeur de la FEDELIMA).

5Nous tenons à remercier tout particulièrement :

  • les 122 lieux de musiques actuelles ayant participé à cette enquête,

  • les partenaires,

  • les membres du comité de pilotage de l’étude,

  • du comité de lecture du présent document,

6ainsi que l’ensemble des personnes ayant permis par leur disponibilité et leur investissement la réalisation de ce travail :

  • Aurélie HANNEDOUCHE (SMA),

  • Bénédicte BRIANT-FROIDURE (File7),

  • Boris COLIN (Le Grand Mix),

  • Dorothée ANTON (SMA),

  • Emmanuel PARENT (université Rennes 2 / Editions Mélanie Seteun),

  • Franck MICHAUT (RIF),

  • Frédéric ROBBE (L’Astrolabe),

  • Gérôme GUIBERT (université Paris 3 / Editions Mélanie Seteun),

  • Janick TILLY (Penn Ar Jazz),

  • Jean-Christophe APLINCOURT (Le 106),

  • Jean-François PAUX (CNV),

  • Marion BLANCHARD-LAGOEYTE (RIF),

  • Sébastien BERTHE (CNV)

  • et l’ensemble des membres de l’équipe permanente de la FEDELIMA.

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Objectifs de l’étude

  • 1 Depuis le 1 janvier 2013, la FEDELIMA (fédération des lieux de musiques actuelles) rassemble en un (…)

7Ce travail d’observation a pour objectif de rendre compte des réalités de l’activité de diffusion des lieux, en particulier du réseau Fédurok/FSJ, devenuFEDELIMA1. Il est conçu comme un outil visant à éclairer la connaissance du secteur des musiques actuelles et à aider à la prise de décision, en permettant aux acteurs (Ministère de la Culture et de la Communication, organismes et organisations professionnelles, collectivités locales, lieux de diffusion, d’accompagnement, d’enseignement,…) d’adapter leurs actions en direction de la diffusion.

8Des informations très précises recueillies sur l’activité de diffusion doivent permettre notamment de dépasser les « a priori » et les visions souvent fantasmées que peuvent parfois en avoir les publics, les artistes, les producteurs, les médias, les décideurs politiques mais aussi les lieux eux-mêmes. Il est assez courant, par exemple, d’entendre des jugements relatifs à une uniformisation de la programmation des lieux, autour d’artistes de notoriété nationale ou internationale, d’une esthétique musicale, ou encore d’une scène locale ou régionale.

  • 2 Plan pour des politiques nationales et territoriales concertées en faveur des musiques actuelles du(…)
  • 3 Schéma d’Orientation pour le Développement des Lieux de Musiques Actuelles (SOLIMA).

9Dans cette synthèse, il est proposé d’analyser, en prenant pour base d’enquête l’année 2011, en quoi cette activité de diffusion de concerts menée par les lieux de musiques actuelles répond ou non aux questions de la diversité et de l’équité territoriale, tels que ces enjeux ont été avancés dans le Plan pour des politiques nationales et territoriales concertées en faveur des musiques actuelles du 19 juin 20062 et déclinées dans le Schéma d’Orientation de développement des Lieux de Musiques Actuelles (SOLIMA) du 31 aout 20103. L’enjeu de diversité renvoie fortement à la notion de « diversité culturelle » reconnue par la convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles de l’UNESCO signée le 20 octobre 2005. Mais le texte de 2006 met en avant plusieurs dimensions : artistique, culturelle, sociale et économique. La notion d’équité territoriale renvoie au développement des territoires qui prendrait en compte les dynamiques de pratiques à la fois historiques et identitaires tout en privilégiant la structuration des initiatives individuelles et collectives, responsables, citoyennes et complémentaires entres elles.

Conclusion

  • 4 Suite à des études déjà réalisées en 2010 par le RIF « Les concerts de musiques actuelles en Ile-de (…)

10Cette nouvelle étude4 d’ampleur portant sur une année complète (2011) de programmation et sur un circuit de lieux de type SMAC et principalement associatif, coupe court à la vision d’une diffusion professionnelle concentrée autour des mêmes artistes et formations médiatisés à forte notoriété. Elle apporte un éclairage précis á partir d’informations quantitatives indiscutables sur une diffusion d’artistes professionnels qui s’est fortement développée depuis plus de 20 ans. Elle souligne l’importance d’un maillage de lieux différents et complémentaires sur le territoire national.

Le travail d’analyse des données récoltées révèle ainsi une grande diversité artistique, même si ce point mérite d’être affiné tant les genres et les styles dans les musiques actuelles sont nombreux et mouvants.

  • 5 Olivier Donnat in « Les pratiques culturelles des Français à l’ère numérique – Éléments de synthèse (…)

11« La musicalisation de la vie quotidienne5 » de la société française est en marche, comme le montre Olivier Donnat dans ses travaux, et à chaque endroit où elle se produit l’offre rencontre la demande. En ce sens, les musiques actuelles représentent une dynamique culturelle et sociétale majeure tant du point de vue artistique que politique et économique.

La couverture du territoire s’est accrue de manière significative au cours des deux dernières décennies. La présente étude en atteste même si certaines salles de diffusion et villes échappent à l’échantillon représenté.

12Le phénomène est d’autant plus important qu’il ne se réduit pas à la diffusion scénique. Celle-ci s’articule avec une foule de pratiques connexes dont certaines, comme les actions culturelles et l’accompagnement d’artistes et formations musicales, sont portées par une majorité des lieux ayant participé à cette enquête.

Mais il faut aussi considérer nombre d’acteurs (développeurs, promoteurs locaux, labels, collectifs, festivals, cafés cultures, radios, lieux d’apprentissage et de formation, prestataires, graphistes, …), participant d’une économie dite créative de plus en plus plébiscitée par les collectivités publiques, et qui nourrissent l’émergence de scènes locales foisonnantes. L’essaimage n’est donc probablement pas terminé et la dynamique devrait se poursuivre.

13Ce développement pose cependant des questions quant au risque de standardisation artistique et de reproduction des inégalités entre les territoires. Les résultats de la présente étude tendent à démontrer deux choses :

  1. La diversité culturelle est bien présente dans l’offre faite aux populations. Elle serait garantie par le libre arbitre des lieux et la pluralité/diversité des producteurs.

  2. Les effets de marché qui tendent à renforcer les métropoles au détriment des espaces ruraux et périurbains interrogent la fonction régulatrice du politique en matière d’équité territoriale.

14On pourrait faire l’hypothèse que l’existence et le développement de lieux de type « SMACs », labellisés ou non, a contribué à la préservation de la filière musicale au moment où la musique enregistrée s’est dématérialisée. Mais elle l’a aussi dynamisée en soutenant la créativité et l’émergence de nouveaux artistes. Ceux-ci sont venus nourrir les festivals et l’export. Il s’agit d’un agir local inscrit dans une pensée globale.

  • 6 Cf. Dossier « L’écosystème du spectacle vivant face à la concentration en cours », CNV Info N°27, C (…)
  • 7 À ce sujet, signalons la publication récente par le CRY (Centre de Ressources Yvelinois pour la mus (…)

L’écosystème6 ainsi créé est certainement perfectible et il appelle d’autres investigations à l’échelle nationale. Il serait par exemple utile de mieux appréhender cette forte diversité artistique mais aussi économique de producteurs ; d’apprécier les interactions sur un territoire en matière de diffusion et de programmation artistique ; mais aussi de mettre en lumière, l’importante – et assumée – part des groupes « amateurs » dans les programmations des lieux ; ainsi que d’approfondir la connaissance des artistes programmés ; et la sociologie des publics7.

Autant de perspectives stimulantes dont doivent se saisir professionnels et partenaires publics afin de qualifier encore davantage cette activité de diffusion d’artistes musiques actuelles et permettre ainsi de faire avancer la réflexion collective sur les mutations en cours et à venir.