Un rapport analyse les groupes d’entreprises qui investissent les festivals de musiques actuelles

Le 16 septembre 2020, la Direction générale de la création artistique publie une étude sur la présence de grands groupes d’entreprises dans le secteur des festivals de musiques actuelles. Le rapport s’intéresse à la période entre 2009 et 2017 et analyse les stratégies d’intégration de ces conglomérats, afin d’en estimer l’impact sur le marché. 

Après une première étude sur les salles de grande capacité, la Direction générale de la création artistique a publié pour le Ministère de la Culture un rapport sur les rachats de festivals de musique actuelles et leurs implications sur le secteur entre 2009 et 2017.

L’analyse se concentre sur 7 groupes majeurs du marché : Live Nation, AEG, Vivendi, LNEI, Sony, Morgane et Fimalac. Au cours des dernières années, ces acteurs ont concentré leurs investissements sur l’ensemble de la chaîne de valeurs : festivals, salles de concerts, billetteries et médias promotionnels.

Ces groupes s’affrontent sur trois marchés principaux : le premier concerne les festivals nationaux, le deuxième, les festivals en Île-de-France, et le troisième, les festivals et grandes salles en Île-de-France. Ces marchés sont déterminants pour leur taille, leur localisation attractive auprès du public et leur programmation de musiques actuelles.

Croissance des groupes et des recettes de billetteries

On constate une tendance à l’augmentation des recettes des grands festivals au niveau de la billetterie.

Sur le premier marché, l’ensemble des groupes, à l’exception de Fimalac, a investi dans un grand festival national. Les recettes de billetteries ont progressé de 11,6% entre 2009 et 2017. En 2017, elles représentent 18,3% du chiffre d’affaire total, sur un segment qui compte 148 grands festivals. Cette même année, les 6 groupes représentent 21,6% du capital lié aux billetteries de ces événements.

Sur le second marché, tous les groupes, sauf Morgane et Fimalac, ont investi dans un grand festival d’Île-de-France. Entre 2013 et 2017, les recettes de billetterie ont augmenté de 61,6% et représentent 64% des recettes totales. Durant cette période, Live Nation s’implante sur ce marché, tandis qu’AEG et LNEI capitalisent sur Rock en Seine.

Sur le troisième marché, Live Nation, AEG, Sony, LNEI et Vivendi ont investi dans de grands festivals, tandis que Fimalac et Lagardère ont racheté des salles de spectacles. En 2017, le segment compte 172 grandes salles et grands festivals : une augmentation de 48% par rapport à 2009. Entre 2009 et 2014, la présence de ces groupes progresse de 46,9% sur les recettes de billetteries.

Conséquence : hausse des prix et standardisation ?

L’augmentation des recettes de billetteries est parallèle à une hausse des coûts artistiques des festivals de musique actuelle. Selon de nombreux organisateurs de spectacles, le cachet pour un artiste de même notoriété a augmenté de 50% en 5 ans. Plusieurs critères sont en cause :

  • La concurrence mondialisée entre les grands festivals
  • Le report des recettes liées aux ventes de disques sur le live
  • La prévision algorithmique du succès de jeunes groupes
  • Les différentes règles de sponsoring dans les pays de l’Est
  • L’exclusivité de certains artistes.

Les festivals de taille moyenne estiment avoir des difficultés à subsister face aux grands groupes d’investisseurs, dont la force reposent sur un rayonnement international attractif pour les têtes d’affiche et l’existence de modèles de festivals duplicables à travers le monde. L’équilibre financier est de plus en plus difficile à atteindre. Les dirigeants de festivals soulignent également un risque de standardisation des programmations, en raison de la réplication de formules qui tendent vers le hip hop.

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